Veuillez m’excuser pour le retard pris. Mes événements ont été plus forts que ma promesse de vous écrire tous les 26 de chaque mois. Suite à ma dernière correspondance, vous vous êtes inquiétés à mon égard d’un besoin de pause, vous demandant si j’allais arrêter les Correspondances géopoétiques. Pas d’inquiétude. Je me suis mal exprimée. J’ai envie de vous présenter des poètes et surtout des poétesses qui n’habitent pas sur la ligne géopoétique que je me suis tracée jusqu’en 2049. Cette année, il était théoriquement prévu de rechercher des poètes en Alaska alors même que je ne suis pas encore allée rencontrer celles et ceux des îles britanniques, d’Islande et de l’archipel arctique. J’ai pu rencontrer des poétesses comme Nasthasha Kanapé-Fontaine parce qu’elle a été invitée au Festival des Étonnants voyageurs à Saint-Malo, comme Louise Warren parce qu’elle a été l’invitée du salon du livre d’Alençon, comme Florentine Rey parce qu’elle a été l’invitée française au Festival de la poésie de Montréal. J’ai besoin de faire une pause dans mon parcourspoétique pour aller aussi à votre rencontre. C’est vous désormais que je souhaite rencontrer in situ, in vivo.
Le mois prochain est le mois du Printemps des poètes : floraison d’espaces et d’expressions poétiques dans toute la France. Je vais y participer en vous proposant des performances d’électropoésie avec Arnaud Saint Riquier, concepteur de paysages sonores, à partir de mon tout dernier recueil Nous les gens de la Terre. Notre formation poétique et musicale a pris le nom de Cosmogonies parce que la première lectrice de mes poèmes, amie très chère, a attribué ce mot à ma poésie, mot inconnu pour ma part. J’ai regardé dans le dictionnaire. Etymologiquement : Cosmos-monde, Gon- Engendrer. J’étais fière qu’elle ait trouvé ce mot pour définir ma poésie. Penser la vie continuellement en création est ma ligne de conduite de vie. Ma poésie est le moyen de vous partager cette expérience et de tenir l’équilibre dans le chaos et la genèse du monde dans lequel nous vivons. La poésie est toujours un retour à la source des mondes nouveaux, des vies nouvelles. La poésie est le lieu de l’équilibre des formes, des sons et la justesse des mots en tout lieu, en tout temps, en tout être.
A chaque espace, un public ; à chaque public, une relation ; à chaque date, l’unique. Je veux chaque moment unique, précieux et mémorable que nous soyons chez l’habitant, dans un centre culture, dans une église, dans une médiathèque, une librairie ou la scène d’un palais des Congrès et de la Culture ou dans une maison de la poésie. Vous pourrez venir à toutes les dates. Jamais, ça ne sera pareil tout simplement parce que le lieu, les liens entre les gens ne feront jamais le même liant poétique. Tout dépendra de tout. C’est cela la poésie vivante et libre. Une performance d’électro-poésie cosmogonique, c’est une composition de poésie et de musique, à l’air libre à partir de l’énergie d’un lieu, à partir de nos ressentis ; une création d’un nouveau récit du monde vivant.
Nous avons commencé le 17 février chez l’habitant et nous continuons tout le mois de mars et au-delà. C’est donc avec plaisir que je vous annonce la création d’une nouvelle page Dates. Avec plaisir de vous accueillir et de vous recevoir dans ses lieux et autres lieux dont vous pouvez me faire part.
En février, la pluie a été maussade, bien froide mais j’ai rencontré avec grand bonheur, la chaleureuse féministe Lisette Lombé, poétesse belge aux Champs libres à Rennes dans le cadre du festival “Jardins d’hiver”. J’aime beaucoup sa poésie engagée et engageante. J’aime surtout sa manière de la dire à haute voix sur scène. Elle est accompagnée par la musicienne électro-pop du Dance-Floor, Chloé du Trèfle. Mon poème La cueillette du monde fait partie de la performance d’électro-poésie et s’offre comme poème introductif à La famille de Lisette Lombé. Son poème de très grande actualité. Il me permet de saluer avec grand respect les paroles pleines de vérité de Juliette Godrèche, à la cérémonie des Césars : “Je parle mais je ne vous entends pas”. Le silence est aussi une violence.
Souhaitons l’année 2024, année d’espérance. Ouvrons grand nos bras, laissons le monde nous traverser et éveillons tout rond nos cosmogonies