Partir seule dans une petite maison bocagère normande près d’Alençon. Partir seule avec des recueils de poésie, du matériel d’écriture et de marche. Partir seule sans rien avoir à cuisiner mais tout à croquer : fruits et légumes, fromages et chocolats.
Marcher des journées entières. Chercher les mots, chercher les mousses, saluer les vaches en troupeaux et contempler l’âne gris dans son pré. Parler en tête-à-tête à la poésie. Ecouter son silence.
Dormir. Suspendre les pensées de son corps parmi les étoiles. Lire dans le silence du matin, celui d’avant le chant des oiseaux. Découvrir un monde qui s’ouvre. Découvrir la brèche, le vide dans “Le passage” que Louise Warren décrit dans son essai poétique La vie flottante, une pensée de la création. Comprendre échecs, errements, tâtonnements, essais, réussites et victoires. Fêter la victoire. Sentir la ligne à franchir et surtout à ne pas dépasser. Sauter dessus. Vouloir ensuite traverser le poème. Sentir le désir de vivre poétiquement. Risquer. Respirer.
Décider. J’y suis, j’y reste et j’y vais.
Décider. Rassembler les écrits poétiques cachés dans les cahiers.
Décider. Rencontrer des poètes.
Décider. Chercher cohérence, équilibre, amour et vitalité.
Décider. Ecrire et voyager.
Aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous inviter à lire l’entretien poétique réalisé, il y a 12 jours, avec Louise Warren, au Festival du Livre et Davantage à Alençon. Nous sommes ici en présence d’une étonnante correspondance géopoétique. Jamais je n’aurai imaginé rencontrer la poète voyageuse québécoise (…)
46. 27 Octobre 2023. Archipel arctique. Louise Warren