49. 26 Janvier 2024. Correspondances géopoétiques. Des liens, des lieux et du liant
A vous, à notre espérance,
En cette nouvelle année 2024, je vous adresse tous mes meilleurs vœux d’espérance. Jean-Pierre Siméon m’a inspiré ce mot. J’ai eu l’honneur de le rencontrer le 20 janvier à la cérémonie de la remise du prix Joël Sadeler organisée par la maison d’édition Donner à Voir et la ville de Ballon-Saint Mars, ma commune natale. Avec émerveillement, je vous l’avais annoncé dans ma précédente lettre. Sincèrement, j’ai vraiment fait un déni de poésie durant de très longues décennies. Aux côtés de Joël Sadeler et à la Maison Des Jeunes et de la Culture, je vivais adolescente dans un nid de poésie. Ce n’est que beaucoup plus tard mais vaut mieux tard que jamais et juste par la simple lecture de l’essai poétique “La poésie sauvera le monde”, que Jean-Pierre Siméon m’a sauvé la vie. J’ai trouvé ma ligne de fond. Elle a entrainé une décision m’engageant vers vous jusqu’en 2049. Je vous l’ai partagé dans ma première lettre du 31 janvier 2019 : vous écrire tous les mois une lettre accompagnant un poème et ce pour m’habituer à sortir ma poésie de mon corps.
Depuis 5 ans donc, vous recevez une lettre accompagnée d’un de mes poèmes et d’un poème d’un ou d’une poète que j’ai rencontré en France ou que je souhaite rencontrer sur les iles britanniques, l’Islande et l’archipel arctique. J’ai réussi à réaliser deux entretiens poétiques avec Florentine Rey et Louise Warren. En 2024, j’ai besoin de faire une pause. J’ai besoin d’un nouveau sens.
J’ai surtout besoin de réfléchir à comment réaliser ma promesse de rencontrer les poètes dont vous avez lu les poèmes. De plus, j’ai aussi découvert des lieux de poésie en France et ailleurs que je voudrais explorer autour du triptyque : Des lieux, des liens et du liant pour nos correspondances géopoétiques 2024.
Commencer par ma commune natale avec Jean-Pierre Siméon lors de sa remise de prix Joël Sadeler, mon professeur de français et de théâtre est une des plus belles manières que la vie ait pu m’offrir qui soit ! L’année commence fort bien. Ainsi de mois en mois, je vous ferai part d’un lieu de poésie, des liens qui s’y unissent et le liant que cela nécessite ou produit. A Ballon-Saint Mars, c’est la vie associative et l’école municipale qui ont fait le liant. Tout le monde a mis la main à la pâte poétique pour qu’un tel événement se fasse avec une grande qualité humaine.
En 2024, je souhaite ardemment vous offrir de l’espérance. Pourquoi ? Parce que la vie devient ou est de plus en plus difficile pour tout le monde. A l’heure du réarmement démographique revendiqué par notre Président de la République, je souhaite fourbir mes armes à la manière stoïcienne pour participer à l’indispensable réarmement poétique. En effet, parmi les horreurs de Gaza, la colère justifiée des agriculteurs et la liberté de recourir à l’interruption de grossesse dans la constitution française, je vous avoue ma perplexité devant la pétition contre la nomination du géographe et écrivain Sylvain Tesson, en tant que parrain du Printemps des poètes. J’apprécie pleinement son écriture. Ses ouvrages m’ont inspirée et stimulée. Cette pétition a déchiré le monde poétique français quant à son intérêt. Si cette pétition n’a pas d’intérêt, a-t-elle pour autant de la valeur ?
Oui, je réponds. Oui, cette pétition est de valeur. Elle a une valeur hautement politique. Oui, il faut lutter contre le fascisme et l’extrême-droite. Et si Sylvain Tesson ne dément pas être de cette ligne, il est effectivement difficile d’accepter son parrainage du Printemps des poètes. Les poètes, qu’ils soient de droite ou de gauche, ne sont en aucun cas fascistes ou de l’extrême-droite. La poésie, c’est la liberté, la paix. Je suis désappointée, par la tournure médiatique, qu’a prise cette pétition. Être poète est un acte politique, j’en suis convaincue. Il y a écrire de la poésie, écrire des poèmes et être poète. Parmi les trois, il y au moins une chose dont je suis certaine, je suis poète. Et, petite et heureuse poète que je suis, je me permets de demander aux poètes de tout poil, non pas de désunir contre le fascisme mais d’unir ! Unir contre le fascisme est un acte géopoétique. Les poètes doivent se rassembler non pas pour défendre une institution ou une personne mais un monde. De l’espérance sans frontières, de grâce !
En janvier, la neige est tombée au Mans. Aujourd’hui, dans les Pyrénées, il fait 18°C et les stations sont fermées. L’hiver semble terminé. En observant la neige sur les toits de la cité mancelle, m’est venue d’écrire des bulletins météopoétiques.J’ai donc le plaisir de vous partager les trois premiers agrémentés de quelques photographies de mon univers poétique manceau. Jean-Pierre Siméon a reçu le prix Joël Sadeler pour la parution de mon recueil “L’arbre m’a dit”. Vous trouverez quelques extraits de mon choix. J’aime vraiment “Si tu te sens seul, ouvre grand tes bras et laisse le monde te traverser”.
Souhaitons l’année 2024, année d’espérance. Ouvrons grand nos bras et laissons le monde nous traverser !